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quitter mon paradis
--> déchirure mais nouveau départ
Nous sommes en février 2002 et ma décision est prise, ou plutôt notre décision car c’est quand-même un truc qu’on vit à deux …nous allons quitter la Guyane pour faire cette fiv et nous reviendront dès que ça aura marché ! Et c’est pas une mince affaire que de tout quitter, démission, préavis, il faut même tout revendre avant de partir puisqu’on ne peut pas du tout dater notre retour. On va mettre neuf mois (comme par hasard…) pour dire au revoir à notre terre d’accueil. Le départ est plus que difficile, on quitte tout à contrecœur mais c’est pour la bonne cause, c’est tout ce qui nous console ! Pour moi, c’est suffisant, pour yann c’est encore plus dur… Nous laissons derrière nous tout ce que nous avons construit, même si matériellement, ça ne représente pas grand-chose, sentimentalement, c’est énorme ! Nous avons déjà laissé des amis Outre-atlantique, nous savons ce que c’est… Novembre 2002, nous pouvons enfin prendre nos billets d’avion, nous sommes prêts pour le grand départ, coup de fil en métropole pour prendre rendez-vous avec un pro de la procréation médicalement assistée : nous sommes attendu le 07 janvier 2003. On pourrait rentrer sur Nancy pour être suivi dans une clinique cotée pas très loin de chez nos parents respectifs, mais nous choisissons le CHU de Bordeaux, il est réputé et bien mieux situé, climatiquement parlant, le choc thermique sera sûrement moins difficile à encaisser… Ça parait peut-être con mais pour nous, vivre dans une région avec océan et soleil, c’est devenu vital ! Nous n’avons pas de famille à Bordeaux mais ma meilleure amie Laure vit à Arcachon depuis quelques années et nous offre l’hospitalité à notre arrivée, en attendant que l’on trouve un logement. C’est une superbe opportunité pour nous, mais nous prendrons bien garde de ne pas en abuser, parce qu’on débarque quand-même avec notre maison sur le dos et notre chien, on est légèrement envahissants… 03 décembre 2002, nous voilà dans l’avion ! Nous vivons à la fois la fin d’une belle époque et le début d’une belle aventure. Tout ça est un peu effrayant, troublant. A ce moment là, au dessus de l’atlantique, je me dis que peut-être je vais réussir à laisser ma scoumoune derrière moi, que je vais réussir à repartir de zéro et que tout va maintenant marcher comme sur des roulettes…il faut y croire, c’est important ! Il faisait 35° au départ de Cayenne, il fait 3° à notre arrivée à Paris ! Et nos familles voudraient nous voir arriver au plus vite dans le Nord-est ? Mais ils sont fous ! Ils ne se rendent pas compte ! Et puis de toutes façons, nous avons 100 kilos de bagages et la cage du chien avec nous, on ne va donc pas traverser la France dans tous les sens chargés comme des bourriques, on va descendre à Arcachon, prendre nos marques, tout doucement ! C’est en voiture de location que nous arrivons donc chez Laure et Bruno dans la soirée, l’accueil y est chaleureux, ça nous fait du bien mais on reste tout de même transit par ce froid qu’on avait oublié !!! Les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas, nous allons les passer en famille en Lorraine avant de nous rendre au premier rendez-vous. C’est aussi l’occasion de revoir Stephen et Sophie, notre couple d’amis, vrais zamis qu’on a très envie de retrouver. Je n’ai alors plus grand-chose d’autre en tête que ce rendez-vous au centre de procréation médicale, j’ai les pétoches ! On va enfin me die ce qui va se passer, comment ça marche ? quelles sont mes chances de réussite ? combien de temps allons nous attendre ? y’a-t-il une longue liste d’attente comme on nous l’a laissé entendre ? J’ai tellement de questions à poser !
Ecrit par juliecherest, le Mardi 23 Septembre 2003, 13:32 dans la rubrique "états d'âme.".
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