Mot de passe oublié ?

Tchembé raid pa moli !

mon nouveau métier : enfantatrice

Et le fameux jour est enfin là : premier rendez-vous avec le médecin, premiers examens et patati, et patata, j’ai enfin des réponses à mes questions mais la plus importante, c’est la date de programmation de cette foutue fiv : les analyses + les exams + la liste d’attente + traitement, tout ça amènera à peu près l’insémination à Octobre ! Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ! C’est dégueulasse de faire vivre ça aux gens ! Mais j’ai rien à dire, et je le prend avec le sourire !   J

Bon allez, faut se prendre en main et patienter, ça nous laisse le temps de nous installer dans la région tranquillement sans nous précipiter… je suis très douée pour positiver…

Evidemment, les choses ne peuvent pas être si simples…et c’est au niveau du logement que nous commençons à rencontrer des difficultés.

On est très bien chez Laure et Bruno mais si on veut que ça reste des amis, il ne faut pas qu’on squatte trop longtemps, et puis, j’ai envie d’avoir un chez moi, un vrai chez moi ou je peux déballer toutes mes affaires, retrouver tous mes souvenirs de Guyane enfouis dans des cartons !

Les locations sont inabordables sur le coin alors nous avons une solution de secours : les chênaies, maison de campagne de mes grands-parents qui pourrait faire l’affaire en attendant de trouver autre chose, elle n’est occupée que pendant les vacances et se trouve juste un peu plus au nord, en Charente-Maritime, cela reste très agréable à vivre.

Nous choisissons cette option au mois d’avril alors que les examens pré-fiv sont à peu près tous terminés.

Yann se fait des ptits boulots, moi, je tourne en rond, je n’ai pas de boulot, je cherche mais je n’ai pas la tête à ça ! Et puis c’est pas grave, je suis rémunérée par les assedics, j’ai le temps de voir venir avant d’être embêtée financièrement, de toutes façons, je suis là pour un boulot à part entière, un projet qui a quand-même sont importance, je dois mettre toutes les chances de mon côté, mon nouveau métier c’est enfantatrice !

Juillet 2003, on va enfin fixer une date avec le médecin, j’en peux plus d’attendre, c’est pour bientôt…………finalement, j’ai réussi à lui faire comprendre que notre retour chez nous dépendait de la fiv et que plus vite ce serait fait, plus vite on rentrerait chez nous, ce qui serait assez bon pour notre équilibre…nous devenons fous dans ce pays qui n’est plus vraiment le notre, la Guyane nous manque terriblement !

Ça y est, nous avons une date : début septembre 2003 : un mois de gagné ! Mais on va garder ça pour nous…après tout, quand vous faites un gamin, vous, vous allez pas le crier sur tous les toits : « attention, papa, maman, pensez bien à moi cette nuit, je fais un enfant ! »

Bon, évidemment, c’est dur de pas en parler, j’ai envie de le partager avec la France entière mais c’est un moment qui nous appartient, à Yann et à moi !

La fiv se déroule en deux grandes étapes, la première a lieu après trois semaines (dans mon cas) de traitement aux hormones, à coup de deux piqûres par jour, c’est la ponction des ovocytes : mes ovaires ont été stimulés pour produire un max de follicules que l’on doit prélevé en période d’ovulation. On va donc les chercher dans les ovaires à l’aide d’une seringue, c’est un geste assez douloureux qui se déroule sous anesthésie locale avec en plus de la morphine pour soulager…en ce qui me concerne, mon allergie aux anesthésiques locaux m’a amenée à me faire endormir complètement, ce qui fait, que je n’ai rien senti, j’ai eu beaucoup de chance !

Les follicules prélevés vont ensuite donner des ovocytes. Dans mon cas, nous avons obtenu 7 follicules qui ont donné 4 ovocytes.

Ces ovocytes sont alors mis en contact avec les « ptits Yann », plus précisément appelés spermatozoïdes dans le jargon de la médecine… pour ceux qui ont un peu de lettres…

Les plus solides vont réussir à accrocher les ovocytes et vont donner des embryons mais ça, tout le monde le sait !

C’est deux jours plus tard que l’on connaît le résultat de cette fameuse rencontre et chez nous, c’est un trio qui a été formé !

C’est la deuxième étape : il faut les transférer dans leur petit nid bien chaud !

Avant ça, il faut prendre un grande décision à la quelle on ne s’attend pas toujours : nous avions depuis des mois décidé de n’implanter que deux embryons étant donné la situation : mon jeune âge…nos risques de gémellité dans la famille et ma fertilité prouvée !

Mais quand le biologiste nous apprend que nous n’avons obtenu que trois embryons et qu’il n’est plus question de congeler ceux qui resteront puisqu’il n’y en aurait qu’un, il faut alors vraiment réfléchir sur le sort du dernier, le met on avec les deux autres ou le laisse-t-on de côté ? En implanter trois, c’est quand-même risqué, si jamais ils tiennent tous et qu’on se retrouve avec  des triplés…. Aïe !

C’est difficile de se décider mais nous choisissons le plus sage, ce sera deux comme nous l’avions prévu au départ !

Donc deux jours après la ponction, c’est l’heure de l’insémination, c’est un geste beaucoup plus simple que le premier, ça se fait par voie naturelle, avec Yann à mes côtés, il me tient la main, c’est un grand moment.

Maintenant, il ne nous reste plus qu’une chose à faire et pour ça, on a de l’entraînement : attendre !